Pourquoi les banques centrales augmentent-elles leur taux ?

25/11/2022

Pour limiter les effets de l’inflation, qui, en Europe, est directement liée à la crise de l’énergie et de l’alimentaire en Ukraine. Mais quelles sont les conséquences ?

La hausse des taux directeurs : un choix de survie économique avant tout.

Les derniers doutes peuvent être levés : les banques centrales privilégient la lutte contre l’inflation au détriment de la croissance. En effet, les banquiers centraux sont toujours décidés à maintenir une politique monétaire restrictive face à une inflation qui reste encore bien trop forte, soutenant ainsi les taux souverains mondiaux sur des niveaux élevés. Lors d’une récente réunion, la FED (Federal Reserve System, i.e. la banque centrale américaine) a ainsi procédé à une quatrième hausse consécutive de +75 points de base de ses taux directeurs et indiqué qu’elle n’en resterait pas là. Selon son président Jerome Powell, l’intention de la Fed est de prendre toutes les mesures nécessaires pour ramener très rapidement l’inflation à son objectif, même au prix d’une récession. Et ce malgré la situation paradoxale aux USA de baisse de leur PIB et de plein emploi.

Dans la foulée, la Banque Centrale Européenne (BCE) avait elle aussi souligné la nécessité de poursuivre le durcissement des conditions financières, même au risque de fragiliser la croissance. L’inflation est source de tensions pour les consommateurs. Le rôle de la BCE est de maintenir la stabilité des prix et donc de surveiller les « anticipations d’inflation » : en relevant les taux d’intérêt, la BCE affirme clairement qu’elle ne tolérera pas « une augmentation des prix supérieure à 2 %. Les anticipations d’inflation resteront ainsi maitrisées. » En portant son taux directeur à 1,25 %, la BCE permet à la France de revenir « à des taux d’intérêts au coût de l’argent, dans une situation saine et normale » selon Lionel Brunet, directeur de la Banque de France de la Haute-Savoie.

Avant d’aller plus loin, les taux directeurs, c’est quoi ?

Le taux directeur est le principal outil conventionnel de la politique monétaire. Il correspond au taux d’intérêt fixé par une banque centrale pour les prêts qu’elle accorde aux banques commerciales qui en ont besoin.

Il influence le taux d’intérêt auquel les banques commerciales prêtent à leur tour à leurs clients, notamment les ménages et les entreprises. Ainsi une hausse des taux directeurs entraine un emprunt plus coûteux et donc une augmentation des taux de prêts immobiliers ; la situation est alors plus favorable pour les banques.

Alors oui, un changement de ton plus arrangeant des banques centrales était attendu, en particulier de la part des marchés actions, espoir entrainant un net rebond du CAC 40. Mais une tendance inverse s’est immédiatement présentée à la suite de ces dernières prises de paroles. Par ailleurs, l’arrivée puis la démission de la première ministre L. Truss au Royaume-Uni, l’arrivée au pouvoir en Italie de la coalition menée par G. Meloni, et les sondages à l’occasion des élections de mi-mandat aux Etats-Unis qui laissent présager une prise de pouvoir des Républicains dans les deux chambres, entrainent quelques agitations politiques et financières. Dans un contexte économique fortement dégradé, entre un niveau d’inflation mondiale à son plus haut niveau depuis 40 ans, la récession qui menace la majorité des grandes économies, des taux d’intérêt en hausse en réponse au resserrement des politiques monétaires par les banques centrales, et une crise alimentaire de plus en plus grave, il est indispensable de comprendre l'économie et de rester optimiste.

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Source : https://www.cic.fr/banqueprivee/fr/point-flash-marches-04-novembre-2022.html