Norberto Izquierdo, affilié et passionné d'Art

04/05/2023

Directeur juridique chez Fayat, affilié Homeclik et passionné d'Art et de voyage, nous vous proposons un entretien avec Norberto Izquierdo.


Qui êtes-vous, Norberto Izquierdo ?

En tant que grand voyageur et passionné d'art, j'ai été initié aux arts extra-européens lors d'un voyage en Océanie il y a plus de dix ans. Depuis lors, j'ai développé une grande passion pour les cultures et les arts d'Océanie et d'Afrique, ainsi que pour l'art précolombien que j'ai découvert plus récemment au cours de mes voyages à travers le monde.

Je suis assez présent sur les réseaux sociaux, je fais partie de ces collectionneurs et amateurs actifs sur la toile qui partagent leur amour pour l’art tribal et en promeuvent la beauté. Je dois avouer que lorsque je suis à Paris, il n’est pas rare de me croiser dans les galeries et librairies spécialisées du quartier des Beaux-Arts de Saint-Germain-des-Prés.

 

Comment êtes-vous « tombé » dans la collection d'Art ?

Dès mon plus jeune âge, j'ai été attiré par l'Art ; c'est lors d'un voyage à Nouméa il y a plus de 10 ans que j'ai véritablement franchi le pas. Après avoir visité un marchand vendant des pièces en provenance de Papouasie-Nouvelle-Guinée, je me suis peu à peu intéressé et passionné pour ces arts venus d'ailleurs.

De retour à Paris, j'ai visité le Musée du Quai Branly, puis les galeries de Saint-Germain-des-Prés plus tard. Depuis lors, je visite souvent mes galeries préférées, ayant établi des liens d'amitié et de confiance avec plusieurs marchands.

Je suis principalement intéressé par les arts anciens extra-européens d'Océanie, d'Afrique et d'Amérique, et je suis ravi que le Musée du Louvre ait accueilli de nombreuses pièces en son sein. Toutefois, j'ai également élargi mes centres d'intérêt pour inclure des artistes contemporains qui sont présents sur la scène internationale. J'apprécie beaucoup visiter les expositions et les centres d'art qui leur sont dédiés.


Pourriez-vous nous parler de votre collection et ce qu'elle représente ?

Je considère ma collection comme une œuvre à part entière, peut-être même l'œuvre de toute une vie, où chaque pièce constitue une touche particulière, semblable à un coup de pinceau du peintre ou de ciseaux du sculpteur. Ma collection évolue avec le temps : de nouvelles pièces y entrent tandis que d'autres en sortent. Mes acquisitions résultent souvent de coups de cœur et de conseils avisés de marchands ou d'experts en art.

Je peux vous raconter l'histoire de l'œuvre qui a ouvert la voie vers mon amour pour l'art africain. C'est une statue Baoulé élégante et généreuse, originaire de Côte d'Ivoire, qui a suscité en moi une émotion vive dès que je l'ai découverte. Cette pièce avait sommeillé pendant de nombreuses années dans une ancienne collection, après avoir été entre les mains du célèbre marchand Maurice Ratton. Depuis, je l'admire constamment trônant majestueusement sur son socle en granite, drapée et parée de ses colliers. La finesse de ses traits est égale à la puissance de ses formes, c'est une œuvre véritablement remarquable.


Quelle est votre dernière acquisition ?

Je viens d'acquérir une figure gardienne de reliquaire de l'ethnie Lumbu du Gabon, qui est considérée comme une pièce d'art et un objet rituel important. Ces figures gardiennes, également connues sous le nom de "mbumba" qui signifie "arc-en-ciel", représentent une jeune femme au corps élancé, qui symbolise l'ancêtre féminin fondateur du clan dans les mythes d'origine.

Les têtes de reliquaire lumbu ont généralement un long cou qui permet de les placer dans les paniers ou les sacs contenant les ossements des ancêtres, et de les protéger dans la case sacrée. Les figures de reliquaire, ainsi que les ossements, étaient manipulés par le devin-guérisseur qui cherchait à entrer en contact avec les esprits des ancêtres afin de prendre des décisions importantes pour la communauté et obtenir leur bénédiction.

Ces figures jouent un rôle important d'intermédiaire entre le monde visible et invisible, entre les vivants et les morts. En tant que pièce d'art et objet rituel, cette figure gardienne de reliquaire de l'ethnie Lumbu représente une part importante de l'héritage culturel de cette communauté.